Lumière sur 4 syndromes fréquents chez les entrepreneurs.
Lors de mon grand saut dans le monde de l’entrepreneuriat, je suis passée par toutes sortes de phases de remises en question et en analysant, en lisant, encore et encore, j’ai réalisé que j’étais « victime » d’une multitude de syndromes aussi désagréable que courants chez les entrepreneurs. Cela m’a fait bien rire et surtout, les démystifier m’a donné l’opportunité de les mettre à la porte et d’avancer.
Voici donc mes 4 syndromes « favoris »
Le syndrome de l’imposteur :
C’est celui qui touche la grande majorité des entrepreneurs et pas seulement ceux qui débutent. Mais qu’est-ce que c’est ce syndrome là?
C’est cette (fausse) impression de ne pas être à votre place et de ne pas être crédible dans les tâches que vous accomplissez, votre expertise, votre présence en ligne.
Cela prend généralement par surprise et soudainement, vous ne vous sentez plus à votre place.
Ce syndrome vient de plus souvent d’une peur d’être jugé, d’échouer ou encore d’un manque de confiance en soi. Il peut resurgir à la suite d’un échange ou encore de la consultation de l’un de vos « concurrents » ou « inspirations ».
Bien que ce ne soit qu’une perception erronée, un petit jeu de votre esprit, il peut avoir des conséquences importantes si vous le laissez vous envahir. Il peut sournoisement vous faire avorter certains projets de peur qu’ils échouent, vous brimer dans le développement de vos initiatives de promotion, vous empêcher d’aller vers votre plein potentiel.
Dans l’une de mes phases de « syndrome de l’imposteur », une bonne amie m’a dit une phrase qui m’a faite bien rire : « l’important est de ne pas le laisser franchir le seuil de ta porte ».
Mes clés pour l’empêcher de m’envahir :
· Prendre 3 grandes inspirations pour calmer votre petit hamster intérieur.
· Noter sur votre journal toutes les phrases négatives qui roulent dans votre cerveau en lien avec vos capacités et trouver une alternative positive pour chacune. Vous pourriez par exemple réciter une de vos affirmations positives (j’explique ceci dans cet article)
· Lister tous vos accomplissements, petits ou grands et exprimer de la gratitude pour chacun de ceux-ci.
· Rappelez-vous votre mission de coeur, celle pour laquelle vous vous êtes lancé dans votre projet
Le syndrome de l’expert :
Encore un autre qui a tendance à nous prendre par surprise. Aussi appelé, le syndrome de « l’aveuglement de l’expert », il représente cette spirale dans laquelle nous avons tendance à entrer lorsque pris dans notre expertise, dans nos connaissances, nous en oublions que les personnes qui nous suivent ou nous engagent n’ont pas les mêmes connaissances, la même norme. Nous changeons ainsi notre mode de communication sans considérer les réels besoins de nos clients et dans la croyance très forte que nous sommes clairs et que tout le monde devrait comprendre notre langage « technique »
Se réfugier dans votre « langage d’expert » vous met alors dans un mode automatique dans le sens où vous communiquez de manière aussi automatique que lorsque vous effectuez la tâche vous-même. Il vous devient donc impossible de vulgariser votre savoir à vos clients et collaborateurs et vous devenez ainsi « inaccessible » aux yeux de votre clientèle. Par exemple, vous pouvez avoir cette impression qu’une stratégie est si évidente, que vous ne prenez même pas le temps de l’expliquer comme il faut.
Et ceci comporte un réel risque pour votre entreprise et l’engagement de votre audience. Pourquoi? Parce que vous commencez à parler un langage qu’ils ne comprennent plus. Ils n’arrivent donc plus à interagir avec vous, à porter des actions positives pour eux. Si vous remarquez une baisse d’engagement dans votre audience qui perdure ou encore une perte de clients clés ou une plus grande difficulté à développer de nouvelles collaborations, demandez-vous si vous ne seriez pas tombé dans la spirale du syndrome de l’expert.
Une fois détecté, le déjouer est un jeu d’enfant.
Prenez-soin de revoir vos communications et de retourner faire un tour sur votre plan d’affaires pour relire la personnalité de votre client “idéal”. Ceci étant fait, mettez-vous à la place de ce client idéal et créez du contenu, adaptez votre langage pour qu’il soit accessible, fidèle à vous même et vos valeurs. Certes, selon votre expertise mais dans des mots qui lui donnent les réponses et les clés dont il a besoin. Il peut être utile, par exemple, si vous avez quelqu’un de votre entourage qui représente votre client idéal, de lui demander de vous lire et vous indiquer s’il comprend votre message et quels points seraient utiles à développer pour une meilleure compréhension.
Bref, recentrez-vous sur votre audience.
Le syndrome de l’objet brillant :
Alors, celui-ci, et surtout quand on démarre nous touche particulièrement. Pourquoi? Parce que quand on démarre un projet, on a tendance à consommer du contenu à volonté pour tout savoir et tout comprendre. Le syndrome de l’objet brillant, c’est, à force de consommer du contenu stratégique en ligne, dans des livres, entendre parler de nouvelles techniques, avoir le souhait de vouloir toutes les appliquer pour notre entreprise sans déterminer d’abord si elles nous correspondent vraiment.
L’inconvénient, c’est que ce syndrome là amène une dispersion et à vouloir tout appliquer, on finit par y voir un peu flou. Une méthode déclarée miracle ne le sera pas nécessairement pour vous. Et les méthodes miracles n’existent pas.
Prenez donc le temps d’évaluer les stratégies qui sont adaptées à votre secteur, à votre image, à votre audience, à votre ESSENCE.
Pour se sortir de ce syndrome là, comment on fait?
On commence par se faire une pause de contenu.
On se recentre sur notre mission et on la clarifie.
Il est ensuite important de clarifier également notre client idéal, notre audience. En ce centrant sur lui, c’est là que nous arrivons à réellement répondre à sa demande et développer des stratégies efficaces pour le soutenir.
Le fait qu’il y ait toujours de nouvelles stratégies ne signifie pas qu’en ne les utilisant pas, vous serez « off the game ». Restez focus et ayez confiance dans le plan d’action que vous avez établi pour répondre aux besoins de votre client idéal.
Le syndrome du sauveur
Un autre syndrome bien populaire qui touche, encore une fois, une grande majorité d’entre nous. Vous allez me dire : encore un autre? Et oui, ils nous attendent à tous les détours.
Vous avez l’impression de devoir sauver tous vos clients?
La sensation que leur bien-être et leur réussite repose entièrement sur vos épaules?
Si oui, il y a alors fort à parier que vous êtes en plein dans le syndrome du sauveur. Le syndrome du sauveur en entrepreneuriat, c’est prendre la responsabilité immédiate de la résolution de tous les problèmes de vos clients.
C’est se mettre en mode solution sans même avoir été sollicité.
C’est proposer vos services gratuitement même lorsque vous n’avez même pas de temps pour vous même ni même de ressources.
C’est avoir constamment de la difficulté à demander de l’aide.
Le syndrome du sauveur, bien qu’il semble être simplement de l’altruisme en communique bien plus qu’on le pense sur notre état d’esprit. Il est souvent davantage relié au besoin d’être apprécié, reconnu et intégré.
Nous cherchons donc à sauver tout le monde pour mériter cette appréciation ou cette reconnaissance. Alors que l’altruisme est un désir profond d’aider sans rien attendre en échange, le sauveur offre une aide avec un besoin, souvent inconscient, d’avoir une validation interne en retour. Il est donc malsain.
Pour vous en sortir, la première solution (que j’applique à moi-même d’ailleurs) est de travailler sur son estime de soi car tout part de là. Si vous avez confiance en vous, vous n’avez pas besoin de la reconnaissance primordiale de l’autre.
La seconde est de travailler votre capacité à respecter vos limites, votre rythme naturel et à dire non quand quelque chose ne vous convient pas.
Le point en commun avec tous ces syndromes et les déclencheurs : nos peurs.
En temps qu’entrepreneurs, l’état d’esprit est aussi important que les actions concrètes et stratégiques que vous porterez.
Prenez donc le temps d’être au petits soins avec vous-même.