Chloé d’Happy Fitness- Quand bouger rime avec fun, simplicité et conscience.
Aujourd’hui, on rencontre la fun et l’inspirante Chloé, la cofondatrice du mouvement Happy Fitness.
J’ai rencontré Chloé il y a quelques années déjà, au travers une amie très chère à mon coeur, alors qu’Happy Fitness n’était qu’ à ses débuts. Chloé et Sophie mettaient tellement d’amour dans leur projet et c’était si inspirant : cette authenticité, cette force intérieure, cette bonne humeur à toute épreuve.
La grande mission d’Happy Fitness : “changer la perception que les gens ont du mouvement. Contribuer à bâtir une société plus mobile et plus vivante en changeant la discussion entourant le bien-être et en invitant tout le monde à intégrer plus de fun et de simplicité à l’entraînement et à leur vie. C’est pas mal la mission de mon entreprise…mais c’est vraiment ma mission de vie. C’est même pas pour faire du bon marketing, c’est véridique 😂”
Parles-nous un peu de la création de Happy Fitness, de ton cheminement intérieur pour en arriver là.
Le sport à toujours été quelque chose de positif et rassembleur pour moi et qui, encore à ce jour rehausse tellement mon quotidien. Je ne peux faire autrement que de partager au plus grand nombre. J’ai l’impression que même si aujourd’hui je « fermais les portes » de l’entreprise, je me retrouverais malgré moi en train de refaire la même chose: trouver un moyen de rassembler des gens et leur faire vivre des expériences positives du mouvement. Parallèlement, j’adore jouer à la business, c’est ma deuxième passion. J’ai d’ailleurs démarré Happy à 21 ans, pendant que je complétais mon bac en commerce à JMSB.
Quel est le déclic qui t’a amené à concrétiser le projet?
Il n’y en a pas eu en fait. Je n’avais pas l’intention d’en faire un travail à temps-plein au départ. Je sentais que j’avais quelque chose à partager, à dire. Je voulais juste partager la joie et ma vision du mouvement avec mes amis et le reste s’est un peu fait malgré moi. Après 2 ans à mener mon projet en parallèle à mes études, je me suis rendue à l’évidence: j’ai une entreprise et j’aime vraiment ça. C’était il y a 9 ans, « the rest is history » comme on dit! Je pense que quand on entame la roue par passion, ça finit par rouler tout seul. Pas littéralement tout seul car c’est énormément de travail, mais je me sens quand même à un point où c’est plus grand que moi et que, même si je voulais arrêter, je ne pourrais pas. Ce que je veux dire c’est qu’à force de porter un projet de coeur, il finit par nous porter lui aussi.
Quelle est ta mission, ta vision, ton aspiration profonde au travers ton projet entrepreneurial?
Changer la perception que les gens ont du mouvement. Contribuer à bâtir une société plus mobile et plus vivante en changeant la discussion entourant le bien-être et en invitant tout le monde à intégrer plus de fun et de simplicité à l’entraînement et à leur vie. C’est pas mal la mission de mon entreprise…mais c’est vraiment ma mission de vie. C’est même pas pour faire du bon marketing, c’est véridique 😂
Entre le moment où Happy Fitness a été créé et maintenant, comment a évolué ta mission et les actions que tu portes au quotidien?
Grosse question. En 9 ans, tout a énormément évolué, mais en même temps, la base reste la même. On n'a toujours vendu qu’un retour aux bases, aux classiques indémodables : nature, mouvement, humain. Dur à monétiser, mais au moins, ça traverse le temps. La mission est essentiellement la même, mais mieux articulée, mieux comprise (par l’équipe, par moi, par nos clientes) et mieux exécutée. On a plus de moyen, plus de savoir, on a appris de nos innombrables erreurs, on s’est éparpillés pour mieux se recentrer. Mais c’est un processus continu et infini: se planter, apprendre, mieux faire. S’éparpiller, se recentrer, avancer, se re-planter, apprendre, mieux faire, se ré-éparpiller, se re-re-centrer, avancer.
Je comprends que tu es maintenant la seule actionnaire à la tête d’Happy Fitness, comment arrives-tu à concilier vie personnelle et travail, en préservant ton bien-être?
Je n’ai pas la réponse, mais je commence à réaliser que la réponse, c’est peut-être d’accepter qu’il n’y en a pas. Je fais de mon mieux chaque jour et je m’ajuste selon le contexte en constant changement de la vie. J’essaie de voir l’équilibre sur une année (en macro) plutôt qu’au quotidien (micro). J’essaie de ne garder que 3 priorités: famille/amis, business et bien-être personnel. L’ordre peut varier d’une journée à l’autre - le micro, si on zoom in à la journée près - mais mes gens passeront toujours avant la business dans le macro - si on zoom out sur l'année. Le fun est également une valeur extrêmement importante pour moi. Je n’ai pas du plaisir pur à chaque jour de travail (micro), mais le jour où je n’aurai plus de plaisir en général…le jour où je ne sentirai plus que je peux « jouer » à la business, je ferai des changements.
Ce qui aide énormément, je crois, c’est l’alignement parfait entre ma mission de vie et mes valeurs personnelles; la mission et les valeurs de mon entreprise. C’est un couteau à double tranchant parce que je suis extrêmement investie émotionnellement dans tout ce qui à trait à mon entreprise, mais avec l’âge j’arrive à avoir la distance et le détachement nécessaire pour que ce soit plus positif que nuisible.
Il est évident que la conscience a une place centrale dans ta vision du sport, de l’humain, de l’entrepreneuriat en général. Comment définirais-tu la conscience en affaires?
Dans l’équipe on a un concept qu’on a appelé « L’ alignement des crêpes » faisant référence à une pile de crêpes « cartoonesque » parfaitement alignées. Pour nous, c’est un rappel autant personnel que pour l’entreprise, de s’assurer que ce qu’on pense, ce qu’on dit et ce qu’on fait sont parfaitement alignés. Quand on se sent tout croche ou qu’on sent que quelque chose cloche, si on creuse un peu, c’est souvent parce qu’on a une crêpe de travers. Je pense que c’est le concept que j’apparenterais le plus à la conscience en affaires : s’assurer, en tout temps, que nos actions, nos mots et nos pensées/valeurs sont en ligne, comme une belle pile de pancakes.
On constate dans notre mode de pensée actuel, qu’il est facile de s’embarquer dans la surperformance dans le milieu du sport ou du bien-être en général, ce qui en réduit les impacts positifs? Quelle est la vision d’Happy Fitness là-dessus?
La vision d’HappyFitness là-dessus remplirait un livre. Mais en bref, quand le bien-être devient une performance ce n’est plus du bien-être. Le bien-être est la chose la plus fluide et la plus nuancée qu'il soit. Il varie d’une personne à l’autre et d’une journée à l’autre pour une même personne. Personne ne peut prétendre détenir l'ultime formule du bien-être. Pour être bien, le plus souvent possible, il faut accepter de réfléchir, d’apprendre à se connaître et d’arrêter de chercher avidement à l’extérieur pour trouver une réponse toute faite. Elle n’existe pas.
Bref, si les actions prises pour « être bien » deviennent anxiogènes, il est temps de se poser des questions et de faire des changements. Le bien-être, c’est aussi accepter que c’est ok de ne pas être 100% heureux en tout temps.
Quelles sont tes convictions quant à ce que le sport peut apporter à l’être humain à tout niveau et si on parle plus particulièrement, professionnellement parlant?
Contentement, énergie, inspiration, distance sur les problèmes, connexions - humaines, avec la nature, avec soi-même. Pour moi le sport c’est social beaucoup plus qu’égoïste comme on le promouvoit souvent. Bouger ça rassemble, ça rend généreux, ça fait réfléchir, ça fait prendre conscience de ce qui nous entoure (environnement, humains) et ça donne envie de faire attention.
Qui est l’équipe de feu derrière Happy Fitness?
Ça aussi, je pourrais écrire un livre là-dessus, mais pour faire court je dirais: 14 femmes incroyables qui portent notre mission comme si c’était la leur et qui investissent de leur précieux temps pour répandre le contentement!
Dans ton parcours de création d’entreprise, quels sont les plus importants défis que tu as rencontrés et qu’est-ce qui t’a motivée à rester sur ce chemin?
Le départ de mon associée et amie, Sophie, il y a un an. Ça été un énorme deuil et mon plus important défi, mais qui en bout de ligne m’a confirmé que j’étais encore à la bonne place et que, même si l’option la plus challengeante était de continuer, c'était la seule option viable pour moi.
Si tu avais à donner un conseil à un entrepreneur en démarrage, quel serait-il?
Ne soyez pas une coquille vide. Ayez quelque chose à apporter au monde, quelque chose à partager, un pourquoi fort et bien défini. Le monde n’a pas besoin de plus, il a besoin de mieux.
Pour moi être entrepreneur, c’est la coquille. Les connaissances dans un sujet précis, l’expérience, la façon de voir les choses dans un domaine en particulier, c’est ce qu’il y a dans la coquille; la substance, la raison d’être d’une entreprise. Pour moi, devenir entrepreneur pour le simple fait de devenir entrepreneur, ce n’est pas assez. C’est tellement dur comme vocation, il faut avoir un pourquoi vraiment fort qui nous garde motivé, même dans les moments les plus difficiles.
Et pour finir, un outil utile à partager aux lecteurs de So & Co?
Notre nouveau podcast :) Pour changer tranquillement sa perception du mouvement et apprendre à intégrer l’attitude de jeu à son quotidien!