La pleine conscience, ce n’est pas sorcier (ou peut-être un peu…)

Un article signé par Julie Ouellet-Courtois (Force Tranquille) - Accompagnement en méditation pleine conscience

La plume magique de Julie frappe encore. Cette fois-ci, pour nous parler de pleine conscience dans une perspective, eh bien disons, abracadabrante ahaha. Bonne lecture.

Aujourd’hui, en ce jour d’Halloween, j’ai envie de parler de magie. Et peut-être de monstres aussi. Un coup de baguette et, hop, on se téléporte à l’école Poudlard, le temps d’une leçon d’alchimie mentale…

Dans la salle de classe, une armoire bouge toute seule. Quelqu’un, ou quelque chose, s’agite à l’intérieur.

Remus Lupin, professeur de défense contre les forces du mal, demande aux élèves ce qui s’y cache.

« Un épouvantard », répond un garçon.

Le professeur acquiesce d’un « très bien », puis demande à quoi ressemble un épouvantard.

Hermione explique aussitôt que les épouvantards n’ont pas d’apparence propre : ils se transforment en ce que chacun craint le plus. Ils puisent dans nos terreurs les plus profondes.

Le professeur opine de la tête et ajoute que, par chance, il existe un sort simple pour les chasser. Il invite les élèves à répéter après lui, haut et fort : RIDDIKULUS. Les élèves scandent les syllabes magiques à l’unisson.

Le professeur félicite la classe, mais précise que l’incantation seule ne suffit pas. Ce qui vient à bout de l’épouvantard, c’est… le rire. Il faut, par le pouvoir de l’imagination, donner une forme farfelue à la créature, pour que l’hilarant éclipse l’horrifiant.

Ron Weasley, effrayé par les araignées, se prête à l’exercice. Une tarentule géante surgit devant lui, prête à le dévorer. Il prononce la formule et imagine la bête chaussée de huit patins à roulettes, très instable sur ses pattes poilues. Le tour est joué : la classe s’esclaffe et l’hallucination se dissipe.

Quand j’ai vu cette scène de Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, en plein marathon de la saga, un petit quelque chose a résonné en moi : les épouvantards existent. Ils existent dans la vraie vie. La différence, c’est qu’ils sont plus insidieux, plus difficiles à détecter.

Ce sont nos pensées anxieuses.

Cachées dans l’armoire de notre tête, elles sortent parfois et s’insinuent dans la réalité, ni vu ni connu.

Ces pures illusions se déguisent en certitudes et se fondent dans le décor : tu n’es pas assez, tu rêves en couleurs, tu n’as pas ta place, pour qui tu te prends, c’est impossible, il est trop tard, tu ne t’en sortiras pas, c’est ta faute, tu as tout raté, les choses ne changeront jamais, etc.

Par temps de fatigue ou de doute, nos pensées anxieuses jaillissent dans l’esprit, si réalistes et convaincantes, et nous paralysent. Elles s’imposent comme la vérité absolue.

Pareilles aux épouvantards, quand on croit en elles, elles grandissent et grossissent : elles se nourrissent de notre peur.

Nous aussi, on a le pouvoir de rompre l’enchantement et de dire RIDDIKULUS (ou « ben là, franchement »). Comme des sorciers, on peut jouer avec nos pensées anxieuses et les métamorphoser, grâce à la puissance alchimique de notre imagination. On a le don inné de la créativité, une liberté illimitée.

Et, aussi, on a le rire.

On peut injecter dans nos pensées les plus cauchemardesques un antidote puissant : une goutte d'humour. Un filet de folie, qui dilue la peur.

Mais ce n’est pas toujours facile, ni nécessaire.

Parfois, le pouvoir de la reconnaissance suffit : quand on reconnaît une pensée pour ce qu’elle est vraiment, une simple pensée, l’illusion se brise. Le masque de monstre tombe. On voit les coutures du costume et, avec soulagement, on découvre qu’il n’y absolument rien dedans, que du vent. Un tour de magie de l’esprit.

Ce pouvoir de reconnaissance, il est intimement lié à la pleine conscience, qui est une forme de mise en lumière. Il se développe grâce à la méditation, qui nous apprend – entre autres – à approcher nos pensées avec plus de lucidité et à les transformer en alliées.

Pour cultiver ce pouvoir à la fois magique et terre-à-terre, essayez la méditation de l’épisode 24 du podcast Les méditations (im)parfaites : https://www.buzzsprout.com/1964286/11582038 (ou https://open.spotify.com/episode/54mUNB4uyd8T3bkizsYYPl?si=c69fee334b9a4bde)

Je vous souhaite une journée abracadabrante! 

 





 

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